"Il n’avait plus un sou ; il n’avait plus accès à un distributeur automatique (les transactions laissaient des traces). Une fois éteint, le petit téléviseur bombé fixé au bout d’un bras articulé à la corniche du plafond ressemblait à une caméra de surveillance. Le froid faisait craquer les canalisations. C’est peut-être à ce moment que l’idée lui est venue ; il a fait jouer l’idée du lac parmi d’autres hypothèses, une fois qu’il aurait fait ce qu’il avait prévu ; c’était risqué, mais il n’avait pas le choix. Il pourrait passer la frontière, et qui sait, embarquer. Aborder à une rive inconnue. Survivre. Finalement, la neige n’était pas tombée dans la nuit." L’homme est arrivé de nuit dans cette petite ville industrielle de montagne. Ils sont nombreux à l’avoir croisé, la nuit tombée, tandis qu’on se rapproche de l’an 2000 comme en un compte à rebours.