Quand ils ont pris connaissance du discours d’Emmanuel Macron à Pithiviers lors des commémorations du 80e anniversaire des rafles de juillet 1942, les auteurs de ce livre ont été stupéfaits. Consternés en premier lieu par les approximations, erreurs et autres simplifications qui structurent le texte présidentiel mais aussi par le silence persistant de la plupart des historiens, sans doute plus soucieux de se démarquer à tout prix des affirmations d’un certain candidat à l’élection présidentielle que de rétablir la vérité historique…Ils ont donc souhaité, avec ce livre, faire une tentative pour remettre l’Histoire à sa juste place.Ils ont voulu d’abord faire le point, documents d’archives à l’appui, sur l’état actuel des connaissances historiques au sujet de la responsabilité de Vichy dans le sort des Juifs en France au moment du déclenchement de la solution finale. Comprendre ensuite comment l’historiographie, depuis les travaux de Robert Paxton, a pu parvenir à faire du régime de Vichy le principal acteur de la déportation des Juifs de France, évacuant tout simplement le rôle majeur (à la fois décideur et organisateur) du « donneur d’ordres » nazi. Et enfin, retracer l’influence exercée par cette doxa dans l’évolution de la politique mémorielle française au cours de ces trente dernières années, notamment dans le discours officiel.Le résultat renverse bien des certitudes et rend à la recherche historique toutes ses nuances, l’éloignant de la tentation si fréquente de l’instrumentalisation politique. Professeur d’Histoire émérite à l’Université de Bourgogne, Jean-Marc Berlière est spécialiste des questions de police.Emmanuel de Chambost est ingénieur.René Fiévet est économiste et diplômé en Histoire.Tous trois travaillent en particulier sur les années 1940 à 1945 au sein de l’association HSCO (Pour une Histoire scientifique et Critique de l’Occupation).