En France, pensée et sentiments ont joué un grand rôle dès le début de la vie nationale. C’est un autre aspect de l’Histoire, un monde plus vivant, plus coloré, plus humain que celui de la politique. Barnard Faÿ analyse l’action des grands hommes, celle de l’Église, des corps constitués, du Parlement. Il montre comment se façonne cet « esprit public », qui régna sur les foules françaises du Xe au XVIIIe siècle. Puis, il décrit la formation lente, contrariée, puis stimulée par les circonstances de ce que nous nommons « opinion publique ». Celle-ci, par sa mobilité, sa vivacité, sa violence, s’oppose à l’Esprit public, contre lequel elle lutte, d’abord sans succès, mais dont elle finit par triompher entre 1780 et 1830.