Dans Chambéry le nom des Roquevillard est synonyme d'honneur, de probité, de prospérité aussi. François, le chef de famille, est un avocat réputé et il possède le beau domaine de La Vigie, constitué et agrandi au cours des siècles. La haine des envieux et des médiocres va donc trouver un sujet de satisfaction dans la fuite du fils cadet, Maurice, avec la femme de maître Frasne, chez qui il était clerc, - d'autant plus que le notaire accuse le jeune homme de lui avoir volé une somme considérable et porte plainte. Après un an de silence, Maurice Roquevillard, qui vit en Italie avec sa maîtresse, apprend qu'il vient d'être condamné par contumace pour abus de confiance et que son père va vendre La Vigie afin de restituer l'argent disparu. Il retourne aussitôt en France se constituer prisonnier : un nouveau jugement ne peut que prouver son innocence, mais il exige que le nom de la coupable, Edith Frasne, ne soit pas prononcé. Seul son père - car quel avocat accepterait de plaider devant les Assises à pareille condition ? - ose assumer la charge de cette cause qui semble perdue d'avance. Il va plaider avec les morts, ses morts qui servent de caution morale au dernier des Roquevillard comme ils venaient de lui servir de caution matérielle avec La Vigie sacrifiée. Maurice est acquitté. Mais à quel prix ? A travers le procès se joue un drame de famille qui donne un accent pathétique à ce roman justement célèbre.