Nous sommes à Dublin dans les années soixante, années, rappelons-le, au cours desquelles se déroulent les premiers affrontements sanglants entre catholiques et protestants. La violence se propage à travers toute l’Irlande. À l’image de son pays, Hugo Hamilton est en état de guerre, mais lui, c’est avec son père. Le conflit entre ces deux-là s’achèvera par la victoire du fils. Il y a eu guerre, il y aura encore reniement. Le jeune Hamilton, honteux d’avoir une mère allemande, s’évertuera à éradiquer de son esprit tout ce qui la concerne, toute la culture qu’elle a cherché à lui transmettre. Il aspire à perdre toute identité, à se libérer de toute influence, à devenir le fils de personne. Mieux : il quitte l’Irlande afin de découvrir le monde, se rend en Angleterre et en Allemagne. Et cet exil volontaire lui fera enfin comprendre que son épanouissement ne passe que par l’acceptation de ses origines irlandaise et germanique. Hugo Hamilton est né à Dublin en 1953, d’une mère allemande et d’un père irlandais. Journaliste de talent, il se lance très vite dans l’écriture de nouvelles et de romans. Il devra attendre la parution de Sang impur (prix Femina étranger, 2004, Phébus) pour être reconnu comme l’un des plus grands auteurs de son pays. Les Éditions Phébus ont publié la plupart de ses romans : Le Marin de Dublin (Phébus, 2007 ; Points, 2008), Berlin sous la Baltique (Libretto, 2005), Déjanté (Phébus, 2006 ; Points, 2009), Triste flic (Phébus, 2008 ; Points 2010), Comme personne (Phébus, 2010).