Et si Chateaubriand, décidé d’en finir avec la vie à 16 ans, ne s’était pas raté ce jour de septembre 1784 où, seul dans un bois, il mit dans sa bouche le canon de sa carabine, pressa la détente... Si Voltaire avait succombé sous les coups de bâton du chevalier de Rohan, pour les beaux yeux d’une actrice... Si Baudelaire... Si Maupassant... Si Jean Rouaud, le kiosquier... On peut trembler d’effroi en pensant aux ravages qu’aurait pu commettre la fatalité parmi les grands auteurs, avant que leurs œuvres ne soient nées. On peut frémir aussi. Tout dépend du degré d’estime qu’on leur porte... On pourra donc se divertir à la lecture de ces biographies, en jugeant qu’il faut — la plupart du temps — montrer de la reconnaissance aux hasards qui ont sauvé nos hommes illustres.