Au cours des années 1920, Victor Serge fournit à plusieurs périodiques français ("La Vie ouvrière", "Le Bulletin communiste", "Clarté", "L'Humanité", etc.) des chroniques remarquablement informées sur la vie littéraire et culturelle en Russie. Passé de l'anarchisme au communisme, il développe aussi à cette époque ses premières réflexions sur les conditions d'existence d'une littérature révolutionnaire, traitant entre autres de la condition de l'écrivain, de sa fonction idéologique, de la pensée prolétarienne, de la captivité intérieure, des échanges intellectuels, de la politique littéraire soviétique ou encore de la tradition révolutionnaire française. Ce sont ces essais, suivis des questions "Littérature prolétarienne ?" et "Une littérature prolétarienne est-elle possible ?", qui sont rassemblés dans ce recueil intitulé "Littérature et révolution", publié pour la première fois en 1932.