Zapatistes, Indignés, Occupy, Printemps érable et Gilets jaunes. Alors que certains érigent ces mouvements populaires en idéal de la démocratie directe, d’autres n’y voient que des mobilisations certes sympathiques mais insignifiantes, quand ils ne tentent pas de les discréditer en les associant à la violence. S’appuyant sur une grande diversité d’expériences des pratiques démocratiques d’hier et d’aujourd’hui, y compris hors de l’Occident, Francis Dupuis-Déri propose une réflexion inspirée et critique. Ce récit de la lutte historique entre agoraphobie et agoraphilie, entre la haine et l’amour de la démocratie directe, offre une analyse approfondie des arguments et des manœuvres des deux camps et du rapport délicat entre le peuple assemblé à l’agora pour délibérer (le dêmos) et celui qui descend dans la rue (la plèbe). D’abord paru en 2016, cet ouvrage à la fois original et provocateur est d’autant plus stimulant qu’il se situe à la croisée des chemins de la philosophie politique, de l’anthropologie et de la sociologie.