L’artiste ne peut-il donc se soustraire aux exigences de la politique et aux manœuvres des puissants ? Crispin se le demande, venu de Varène à la requête de l’empereur Valerius pour orner de mosaïques son grandiose sanctuaire de la Sainte-Sagesse à la coupole vertigineuse. Pris dans les filets du couple impérial de Sarance, il est aussi soumis aux réquisitions de sa souveraine batiare, la jeune reine Gisèle en exil. C’est que de grands bouleversements sont en gésine et que nul n’échappe à la marche inexorable de l’Histoire, fût-il cet honnête mosaïste que seul anime le goût de la beauté.
Fût-il de même cet honnête médecin du Levant, Rustem de Kerakek, qui vient d’apprendre que sauver la vie du roi des rois de Bassanie ne suffit pas à assurer la fortune d’un homme : le voici envoyé vers Sarance en mission d’espionnage. Lui aussi, que seul anime le soin de ses patients, devra faire des choix, saisi dans le tourbillon des événements qui se précipitent.
Le Seigneur des empereurs est le second volet de « La mosaïque sarantine ». Méditation sur l’art et le pouvoir, sur la place des humbles comme des puissants dans la marche du monde, c’est d’abord un formidable roman de mœurs et d’aventures où les courses du grand hippodrome de la Cité rythment la ferveur populaire.
L'épopée byzantine de Guy Gavriel Kay dans une nouvelle traduction.