« Mon troisième verre de la soirée est bleu, dit Alessan. Je bois toujours du vin bleu au troisième verre. En mémoire de quelque chose que j’ai perdu. De crainte qu’une nuit j’oublie ce pour quoi j’existe. »
La bataille de la Deisa – où le prince Valentin a disparu, défait par l’armée et la sorcellerie du roi conquérant Brandin d’Ygrath – a scellé le sort de la péninsule de la Palme. Longtemps déchirée par les querelles intestines de ses provinces États, la voici sous la férule partagée de Brandin et d’Alberico de Barbadior, tyrans et maîtres sorciers.
La résistance renaîtra d’une poignée d’hommes et de femmes conduits par le prince héritier Alessan, sous le masque de ménestrels et de marchands itinérants.
Une longue et dangereuse croisade les attend, pour libérer la Palme et ramener au jour le nom même du pays de Tigane et l’éclat de son histoire, éradiqués de toutes les mémoires par la vengeance du roi sorcier.
Dans ce monde inspiré de l’Italie de la Renaissance, Guy Gavriel Kay compose une épopée fantastique d’une puissance et d’une originalité rare. Les passions humaines et politiques y vibrent à la mesure d’un grand roman d’aventures pathétique, qui se lit aussi comme une métaphore de l’impérialisme, de l’occupation, de l’exil en son propre pays et de la lutte de libération.