Protestants dans les gouvernements de droite (Maurice Couve de Murville) et de gauche (Michel Rocard), protestants dans la haute fonction publique et dirigeants du secteur privé, protestants à l'origine de nombreuses initiatives sociales, protestants co-inventeurs de la France laïque et républicaine, protestants bénéficiant en France d'un capital de sympathisants très supérieur à leur nombre : et pourtant, "le protestantisme" doit-il mourir" ? Sera-t-il la victime de son intégration réussie ? A-t-il rempli sa tâche historique face ç un catholicisme à la fois transformé par le concile Vatican II – "protestantisé", disent certains – et revigoré sous la houlette exceptionnelle de Jean-Paul II ?
Description sans concessions des faiblesses du protestantisme français, cet essai de Jean Baubérot est aussi un vigoureux plaidoyer pour un protestantisme dynamique dans la société sécularisée, pour une "différence protestante" assumée et affirmée sans peur dans une France pluriculturelle, pour une recherche œcuménique exigeante face au catholicisme dominant. Un protestantisme vivant ne serait-il pas un modèle positif pour de nouvelles minorités ?