Jacques Bergier est un personnage de légende. Certains même affirment qu’il est un voyageur venu d’ailleurs, en transit sur notre planète, avant de regagner sa lointaine galaxie pour y réfléchir sur ces êtres étranges et admirables que sont les hommes. Explorateur des espaces infinis, cosmonaute de l’espace intérieur, il fit - avec Louis Pauwels - lever le Matin des magiciens. Il est illustre, pourtant nous ne le connaissons pas. Il a beaucoup écrit : sur la guerre secrète, la science-fiction, la politique-fiction ; mais il est un sujet qu’il n’a jamais abordé : lui-même. son enfance à Odessa, ses errances à travers l’Europe, son installation à Paris, sa carrière... De la vie, il a connu le meilleur comme le pire : la pauvreté, la lutte quotidienne, les camps de la mort, comme la passion de la science, l’exaltation du combat secret, les expériences alchimiques, le succès... Il ignore la lassitude et promène, infatigable. un regard aigu, ironique certes, mais jamais dépourvu de chaleur, sur les gens et les choses. Deux événements plus marquants que les autres : c’est grâce à lui que, dans la nuit du 17 au 18 juillet 1943, fut bombardée la base de Pennemünde, base de recherche et de fabrication des fusées allemandes. Et, en 1955, il a publié la description de son réacteur nucléaire sous-critique sans modérateur, ce qui facilite l’exploitation de l’énergie nucléaire. Membre de l’Académie mondiale des arts et des sciences, académie dans laquelle il est le seul Français, son action a été évoquée dans un film tourné par les Soviétiques et la R.D.A. Cette vie est une aventure, un film qui dépasse la plus étonnante fiction. Une aventure dont il ne regrette rien : « Et, s’il était à refaire, je referais ce chemin... »