En 1950, un érudit italien, Augusto Campana, découvrait un recueil de soixante et onze poèmes dans le manuscrit latin 2836 de la Bibliothèque Vaticane : copie d’un manuscrit de l’abbaye de Bobbio (Emilie-Romagne) exhumé en 1493 et perdu par la suite. Ces poèmes, des épigrammes, ont essentiellement pour auteurs des poètes de la fin du IVe siècle qui appartiennent au cercle de Symmaque, le leader aristocratique du parti païen à Rome. Le plus attachant et le plus dense est certainement Naucellius, auteur des pièces 2 à 9. L’ensemble constituait une anthologie, organisée par un compilateur anonyme dans un but qui ne nous est pas connu. Les poèmes, dont l’inspiration présente des affinités avec celle d’Ausone, possèdent des qualités littéraires indéniables et donnent un bon aperçu de la culture, des penchants et des intérêts intellectuels des derniers (ou presque derniers) écrivains païens, à une époque où le christianisme est devenu la seule religion autorisée de l’Empire. Ils sont ici édités et traduits intégralement en français pour la première fois. Une introduction et des notes facilitent la mise en contexte et la compréhension.
Étienne Wolff, ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm et agrégé de lettres classiques, est professeur de langue et littérature latines à l’université de Paris Nanterre. Il est depuis 2017 membre senior de l’Institut universitaire de France.