« Avec l’introduction de l’ordre dans les sensations et les pensées commence le temps », écrit Jean-Marie Guyau. Sa Genèse de l’idée de temps (1890) prend à contre-pied l’opinion de Kant, selon laquelle l’espace et le temps existent comme des structures a priori dans lesquelles nous lions nos sensations. Pour Guyau, le temps provient de la conscience, définie par une multiplicité de sensations, d’images et de pensées. « Plus on y songe, plus on est effrayé de la complexité de ce qu’on appelle un état de conscience (...), il faut tout un travail pour introduire dans cet amas l’ordre du temps ».