« Chaque Parisien sentit sur sa joue la main du vainqueur. C’était le stigmate, le soufflet donné par l’abominable traité de paix. – Ah ! ce trente et un janvier 1871, je me souviens : anémiée par les privations, minée par le chagrin, torturée d’inquiétude pour les miens, je me dirigeais avec Mme Guérard et, deux amis vers le parc Monceau. Tout à coup, un de mes amis, M. de Plancy, devint pâle comme un mort. Je suivis son regard : un soldat passait. Il était sans armes. Puis deux autres. Ils étaient sans armes. Et ils étaient si pâles, ces pauvres soldats désarmés, ces humbles héros ; il y avait une telle douleur dans le découragement de leur démarche, il y avait dans leur regard adressé aux femmes, un « Ce n’est pas notre faute... » si pitoyable, si attendrissant, que j’éclatai en sanglots, et voulus de suite rentrer chez moi. Je ne voulais plus rencontrer les soldats français désarmés. Je résolus de partir le plus vite possible à la recherche de ma famille. »