1933, l'histoire bascule, Simone Weil interroge : « Allons-nous vers la révolution prolétarienne ? » Sans renoncer au combat, la philosophe déploie dans ce texte crépusculaire un pessimisme critique qui augure les ténèbres à venir. Simone Weil dissèque l'impossibilité d'émancipation face à des régimes bureaucratiques qui oppressent les masses, face à l'ouvrier broyé par la machine, cantonné à un rôle de soumission à la société. Au cœur des remous de l'époque, elle met dos à dos l'URSS de Staline et le fascisme naissant du Troisième Reich, refuse les positions trotskistes, et laisse entendre, malgré une certaine fatalité, une voie possible au travers de l'idée anarchiste de souveraineté des travailleurs, et non de celle du travail au mépris des travailleurs. Par cette organisation horizontale du travail, elle écarte l'idée de défaite, et recherche par tous les moyens possibles la lutte au nom de tout ce qui fait « la valeur de la vie humaine ».