L’espace est à la fois une réalité concrète, matérielle et mesurable, et une construction sociale et symbolique, ces deux aspects interagissant en permanence. L’Occident latin est certes en ce domaine l’héritier de Rome, mais les conceptions et les pratiques de l’espace ont été bouleversées par la chute de l’Empire et le développement de nouvelles structures politiques où les pouvoirs s’exercent sur les hommes plus que sur les territoires, une notion qui semble s’être temporairement effacée. Dans la perspective du programme SAS qui est celle d’une sémiologie de la naissance de l’état moderne, ce sont moins les signes dans l’espace que les signes de l’espace qui sont étudiés ici. On sait que l’espace est une production sociale et notre conception de l’espace comme surface homogène et mesurable n’est pas celle de la période médiévale et moderne, où l’on oscille sans cesse entre un espace polarisé autour des lieux de pouvoir et/ou des lieux sacrés et l’espace conçu comme territoire. Les communications sont regroupées en quatre thématiques : marqueurs symboliques de l’espace (palais communaux, espaces de pouvoirs, mausolées dynastiques), pouvoirs et symbolique de l’espace (identité civique des communes, contrôle de l’espace impérial, marquage de l’espace économique, retour du territoire), représentation symbolique de l’espace (cartes marines, portulans, vues figurées, usages de la géographie) et perception de la symbolique de l’espace (frontières, écrits administratifs, représentations de la cité).