Cantines populaires, crèches communautaires, jardins de quartier, monnaies locales, groupes de production artisanale, de consommation directe, d'entraide, réseaux d'échange de savoirs, les initiatives fondées sur les solidarités fourmillent dans le monde. Les travailleurs précaires, les populations de classe populaire, noires, indigènes, et parmi elles en particulier les femmes, y sont surreprésentés. Expression des rapports sociaux de sexe et de production, ces collectifs sont aussi des espaces où, sous certaines conditions, le pouvoir peut être renégocié et où des alternatives, parfois ambivalentes, s'amorcent. Comment saisir le potentiel de ces initiatives sans perdre de vue les rapports sociaux dans lesquels elles se situent ? Quels sont les apports mutuels des études féministes et de l'économie solidaire ? A quelles conditions, finalement, l'économie solidaire peut-elle être transformatrice et féministe ?