Placée sous le signe de l’Utopia de Thomas More (1516) dont on vient de célébrer le demi-millénaire, cette offrande littéraire se veut un plaidoyer pour une « linguistique-fiction ». Faisant la part belle à la cryptographie (les « mots sous les mots ») ou aux glossolalies, écrivains, philosophes, linguistes voire psychiatres ont toujours rêvé, depuis la Renaissance, d’un alphabet qui organiserait aussi bien le monde des choses que l’univers des pensées, quand ils n’ont pas imaginé des hyperlangues, des langues hybrides ou encore des langues utopiques ou uglossies relevant de la fiction ethnographique. Les auteurs rassemblés dans ce volume rappellent aussi que, de l’Amérique à l’Europe orientale, un imaginaire des origines n’a cessé de vouloir démontrer la parenté entre les langues en recourant à des modèles identitaires tant bibliques que classiques. La musique n’est pas oubliée dans ce concert de fantasmagories langagières de même que les performances théâtrales de Valère Novarina.