Depuis la tentative condamnée des prêtres-ouvriers le public a ressenti le pathétique cas de conscience des jeunes prêtres qui veulent inscrire le message chrétien dans la pleine réalité de l’homme, alors qu’une autre partie du clergé en tient pour des formes d’apostolat plus autoritaires. Le héros de Le poids de Dieu est l’un de ces jeunes prêtres. Nommé vicaire du curé Marquis, dans la paroisse ouvrière d’une petite ville canadienne, Claude Savoie est choqué par les méthodes de son curé, qu’il juge réactionnaires. Il rêve d’accomplir un acte de profonde sympathie qui l’engagerait nettement du côté des hommes. Or, l’occasion de cet acte va lui être fournie par le jeune Serge Normand, un fils de notaire qui s’est détourné de ce qu’on croyait être une vocation sacerdotale, par amour pour une jeune tuberculeuse, Marie Norbert. Hospitalisée dans un état grave, Marie est prête à renoncer à Serge, lequel, au contraire, malgré l’opposition véhémente de ses parents, soutenus par le curé Marquis, désire s’engager indissolublement vis-à-vis de Marie. Il demande au vicaire de bénir leurs fiançailles ; à quoi celui-ci consent, déclenchant une réprobation quasi-unanime, que modérera seulement la mort de la jeune malade, survenue peu après la cérémonie. Incertain du bien fondé réel de son acte trop chrétien, Claude “rentrera dans le rang”, non sans avoir dû surmonter une grave crise intérieure.