Les auteurs grecs et latins sont unanimes à déplorer le « déclin » des cités de Grèce continentale à l’époque hellénistique et sous l’Empire romain, hormis dans le domaine culturel. À leur suite, la tradition historiographique a accrédité l’idée qu’après la conquête d’Alexandre, il fallait se tourner vers l’est de l’Égée, en Orient et en Égypte pour retrouver des États grecs dynamiques. Ce colloque international tenu à l’Université François-Rabelais de Tours fait le point sur l’histoire du Péloponnèse pendant cette période en mettant l’accent sur la Messénie, la Laconie et l’Élide, très hostiles à l’unification de la région par le koinon achéenne qui préluda à la constitution de la province d’Achaïe. Des exposés sur l’histoire politique, les transformations des paysages ruraux et urbains, l’évolution de la langue, les pratiques et religieuses, la vie économique et les monnaies, attestent le dynamisme de plusieurs cités, micro-régions et régions, avec un glissement marqué vers l’ouest des centres de puissance ; ils viennent aussi nourrir la réflexion sur l’unification du Péloponnèse, sur les conséquences de la conquête romaine et, en contrepoint, sur la « romanisation » de la Grèce.