Durant nos années terribles, de 1940 à 1944, nombre d’amiraux se trouvèrent en première ligne. Ministres, comme Platon, Abrial, Auphan et Bléhaut ; chargés du destin de territoires d’outre-mer comme Estéva, Decoux, Robert ; ou responsables directs d’une part de notre Marine, comme Laborde ou Derrien - leur tâche fut ingrate, puisqu’il fallait parvenir à concilier l’honneur et la sauvegarde du pays. En 1945, la fureur « épuratoire » choisit notamment les chefs de la Marine comme boucs émissaires : Platon fut assassiné, Derrien et Estéva moururent à leur sortie de prison, Abrial et Laborde furent traités en bagnards. Au total, onze amiraux, dont les plus célèbres, furent traités de façon révoltante.