Vous ne vous en doutez pas, mais je peux vous l’affirmer : vous êtes riche. Nous le sommes tous. C’est ce que je viens d’écrire à un jeune garçon de mes amis sur qui s’est abattue une écrasante fortune. Je n’ai pas la bêtise de lui faire de la morale, le mauvais goût de lui rappeler que l’argent ne fait pas le bonheur : il me répondrait que la misère le fait encore moins. Je me contente de lui présenter un certain nombre de curieux personnages — financiers, hommes politiques, gens du monde, célébrités de toutes sortes — que j’ai approchés en cinquante ans de vie de Paris, dans l’espoir qu’il apprendra d’eux à se diriger dans ce dédale creusé de chausse-trapes où des pauvres se retrouvent richissimes tandis que des milliardaires glissent vers l’asile de nuit. Si, par surcroît, il découvre en me lisant une recette de bonheur, je n’aurai pas perdu mon temps. H.D.