Les trois marchés de Fort-de-France sont pour les djobeurs les champs de l'existence, une manière de destin à l'intérieur de laquelle ils battent leur misère. Riches de leur seule brouette, mais aussi de leur verve et de leur tendresse, ils transportent les paniers de légumes, et les marchandes les payent selon leur cœur. Parmi eux, le meilleur : Pierre Philomène Soleil, dit Pipi, amoureux sans retour de la belle métisse Anastase. Pour s'arracher à sa passion et à l'agonie des marchés, il part à la conquête du trésor d'Afoukal, puis crée un jardin luxuriant, qui sera détruit par de savants technocrates. Il meurt comme il aura vécu, dans la misère. Aux autres djobeurs de dire et de redire les souvenirs de leur vie, mi-pleurant mi-riant sur leur monde condamné, comme Pierre Philomène et ses rêves, à la disparition.