Célèbre pour avoir ouvert la voie à la sociologie des émotions, Arlie R. Hochschild développe dans ce livre la notion de " travail émotionnel ". Cet ouvrage s'inscrit dans une double perspective critique : critique féministe du rôle émotionnel imposé aux femmes et critique des structures du capitalisme contemporain et de leurs effets délétères sur les individus.
Célèbre pour avoir ouvert la voie à la sociologie des émotions, Arlie R. Hochschild développe dans ce livre la notion de " travail émotionnel ". Selon l'auteure, en effet, les émotions ne surgissent pas en nous en s'emparant de notre " moi ", mais sont le fruit d'un travail que nous effectuons, la plupart du temps sans en avoir conscience, dans le but d'accorder ce que nous ressentons avec les " règles de sentiments " en vigueur dans notre environnement social.
Ce que montre par ailleurs l'auteure, c'est comment, au cours des dernières décennies, dans le cadre d'une économie postfordiste où prédominent les emplois de service, et donc les relations avec un " public ", ce travail émotionnel a été " capturé " par les entreprises et orienté vers des fi ns marchandes. Dans ce processus, ce sont en particulier les femmes, éduquées pour devenir des êtres sociaux émotionnels, qui sont en première ligne et en subissent de plein fouet les implications : lorsque les émotions sont dictées par l'entreprise, elles deviennent progressivement étrangères à l'individu et perturbent sa capacité à vivre en société.
Plus que jamais d'actualité, cet ouvrage exceptionnel s'inscrit ainsi dans une double perspective critique : critique féministe du rôle émotionnel imposé aux femmes, aussi bien dans le cadre privé qu'au travail, d'une part, et critique des structures du capitalisme contemporain et de leurs effets délétères sur les individus, d'autre part.