Sur un territoire tout en reliefs, accidents et contrastes, par un réalisme transposé se trouvent impliqués corps et âme, depuis l’identification panique aux événements et conditions du monde jusqu’à l’arrachement, « Du bouche-à-bouche dans le miroir » au « C’est au Rien que la joie fait signe ». Poésie de lutte avec l’ange et d’obstination à traquer la révélation permanente dans l’incarné, l’élémentaire et le mouvement du temps. Claudine Chonez saisit la métaphore à bras-le-corps, pétrit l’image, se hisse de la racine à la cime, glisse et recommence. Jouant avec tout le registre de l’ambiguïté d’un verbe poétique bien affronté, Claudine Chonez s’attaque à tous les verrous de notre cloisonnement et encloisonnement, afin « que mille vagues effacent les serrures du corps ». Gérard Murail