« Tout le monde ou presque a une chance de dire un jour : “Je t’aime”. Et de se l’entendre dire. L’amour, après tout, est une république, pas un royaume. »
Cette remarque mi-désabusée, mi-réconfortante donne le ton de ce roman très contemporain ou Carol Shields a choisi de raconter une « vrai » histoire d’amour, avec des personnages singuliers et complexes dont lest destins vont se croiser au rythme peu clément des saisons qui passent sur la ville canadienne de Winnipeg.
Au premier plan, Tom Avery and Fay McLeod, tous deux célibataires a l’approche de la quarantaine et assez peu satisfaits de cet état. Tom et Fay vont tomber éperdument amoureux l’un de l’autre. Mais les choses ne s’arrêteront pas la. L’idylle ne tient pas lieu de dénouement.
Carol Shields ne se prive pas du plaisir de nous décrire le bonheur et l’émerveillement des amants mais elle nous entraine au-delà de la carte du Tendre, sur un terrain plus périlleux, jalonne par l’autonomie du désir, par la force et la fragilité des liens amoureux, par la liberté de choix dont disposent les amants au prises avec leur amour, leur famille et la société.
Et avec une ironie subtile, sarcastique parfois, l’auteur conduit son lecteur incrédule au seuil d’une révélation confondante : dans la « république de l’amour », l’amour ne saurait régner en despote. – verso de la couverture de La République de l’amour, Calmann-Lévy édition