Une histoire d'amour, le temps d'un été, entre Grady, une jeune fille de la haute société qui décide de ne pas accompagner ses riches parents en Europe et Clyde, un jeune juif mécanicien, sur fond d'Upper east side et de canicule. Une fois les parents partis, les deux jeunes gens passent des semaines d'amour dans l'appartement, avec vue sur Central Park. Lors d'une visite dans la famille de Clyde, Grady apprend que sa soeur récemment décédée n'avait jamais été à l'école car elle avait le coeur fragile et préférait fréquenter les garages du quartier et exercer ses surprenants talents de mécanicienne. Là le roman bascule. Grady prise dans le vertige de l'amour, au mépris des conséquences, se rebelle comme une petite fille gâtée et épouse Clyde. Confrontée à sa famille... L'auteur précipite nos protagonistes d'un coup d'accélérateur impatient du haut du pont de Queensborough à bord d'une décapotable... « C'est une histoire naturaliste, comme, au fond, tous les bons romans. Comme ceux de Fitzgerald. Je me demande si, dans cette jeune fille de la bonne société new-yorkaise se mariant par provocation avec un gardien de parking, ce n'est pas le motif fitzgeraldien, le sentiment découlant du social, qui l'a fait rejeter par Capote. Jusque là, chez lui, et encore dans La Harpe d'herbe, le social n'a aucune importance relativement au sentiment, folle du logis sudiste qui radote avec un génie plus comparable à celui de Tennessee Williams. Et puis, chez Fitzgerald, les femmes sont intelligentes, ou méchantes, ou destructrices, mais décidées, tandis que les hommes sont timides, ou tricheurs, en tout cas fêlés ; le contraire de Capote. » Charles Dantzig