Jean-Claude Charles, Haïtien exilé en France a repris à l'envers le chemin de l'exode. Cette route que plus d'un million d'Haïtiens ont suivi depuis environ 25 ans. Paris. New York, la deuxième ville haïtienne, où vivent 300000 exilés. Au nord, Otisville ; Millbrook où l'on enferme pour leur bien les enfants de l'île. Au sud, les jolies petites plages de la Floride où viennent échouer les bateaux et les corps de ceux qui ont raté le voyage. Les Bahamas, porte de l'Amérique. Porto Rico, où les autorités américaines ont implanté le tristement célèbre camp de Fort Allen. Haïti, enfin : le pays, la patrie interdite, dont il ne garde que la mémoire, et qu'il réinvente à l'aide des mots de ce peuple qui agonise et de ses mots à lui. Au bout du voyage, il recommence : Et si le blues était sans fin ?