Faut-il se raser le matin ? Excédé des railleries sur sa barbe, l'empereur Julien répond à cette question épineuse par une satire, le Misopogon, autrement dit « l’ennemi de la barbe ». Au IVe siècle, la barbe d’un empereur est polémique. Au XIXe, en France, il faut « porter l’impériale » pour être à la semblance du premier président de la République. Au XXIe un candidat confie qu’il pense à la magistrature suprême tout en se barbifiant. La barbe est une arme politique à double tranchant : bien taillée et à la mode, elle est redoutable, anachronique, elle est un fardeau. De la Rome des Césars au palais de l’Élysée, ce petit précis de poilitique, riche d’anecdotes piquantes et de jeux de mots finement aiguisés, fait débattre des intervenants de tout poil – Montaigne, Ibsen, Yourcenar, mais aussi Mahomet, Gillette et Pierre Dac –, et entraîne son lecteur dans les recoins les plus désopilants de l’histoire.