Ah ! les « vraies valeurs », le culte des top models, le goût pour le terroir, le maurrassisme de fond de casserole qui sert d'idéologie à l'époque, le retour aux années 70 des pantalons trompette de Mlle Paradis, le dynamisme somnifère d'Edouard Balladur...
Hier encore, nous nous plaisions à nous moquer des années 80, de ses golden boys en plaqué or, de son ultralibéralisme en toc, de son culte tapageur de la frime et du fun. Et déjà, pourtant, ce sont les années 90 que l4on devrait passer à la trappe.
On rêvait, jadis, d'un an 2000 qui fut « moderne » comme une fusée et amusant comme un week-end sur Mars. Voilà que nous portons ce siècle au tombeau avec la décennie la plus réactionnaire, la plus passéiste et la plus engourdie que nous ayons connue. Cette fin de siècle, décidément, est sinistre. N'est-ce pas la meilleure des raisons pour la passer tout entière au grand hachoir de l'ironie ?