Suicide, addictions, faits divers, (auto)mutilations, anorexies… La violence semble faire partie de l’univers des adolescents. Leurs crises secouent ceux qui les côtoient, aussi bien les familles que les
« professionnels de la jeunesse ».
Les parents veulent les protéger de leurs « conduites à risques ». Les institutions, de l’école à la justice, les accusent de se comporter en anarchistes, qui ne respectent ni loi, ni dieu, ni maître. La société, qui envie leur jeunesse et leur beauté, les trouve volontiers incultes et dangereux. Pour nous tous, les adultes, ils sont menaçants, surtout lorsqu’ils vont en « bande ».
Mais n’est ce pas notre propre violence que nous projetons sur eux ? Nous les mettons en cause, comme responsables de nos guerres, de nos crises… Pour solder l’affrontement entre l’islam et la République, des adultes excluent quelques adolescentes voilées du collège. Pour dénoncer la vente libre des armes, des adultes écrivent et filment le portrait de deux adolescents tueurs, film que d’autres adultes palmeront à Cannes.
A montrer ainsi les jeunes du doigt, nous risquons d’en faire des boucs émissaires et des monstres. Quand ils n’aspirent qu’à la paix…