Secrets, scandales et complots politiques à la Maison Blanche
Responsable du lancement de la bombe atomique sur Hiroshima (60 000 morts) et Nagasaki (80 000 morts), Harry S. Truman se vantait de ne jamais avoir éprouvé le moindre remords. À un journaliste qui lui demandait si la décision avait été moralement difficile à prendre, il répondit en claquant des doigts : « Je l’ai fait comme ça. » Trente ans plus tard, l’offensive du Vietcong pulvérisa l’armée sud-vietnamienne. Richard Nixon envisagea de faire sauter les digues et les centrales électriques. « Au risque de noyer deux cent mille personnes ? », objecta Henry Kissinger. Réponse de Nixon : « Non, je préférerais utiliser la bombe atomique. » « Je crois que ce serait quand même un peu excessif », répondit Kissinger. « La bombe, ça vous gêne ? Allons Henry, un peu de largeur de vue, bon sang ! », rétorqua Nixon.
Ces confessions donnent la mesure de la responsabilité historique des présidents américains. Inconscients, parfois criminels par procuration, souvent sous influence de « faucons », comme l’a encore montré la dernière guerre d’Irak, avec ses 200 000 morts. Démystificatrice, provocatrice, cette vaste fresque de l’histoire contemporaine de l’Amérique, qui remet en cause sa légitimité sur la scène internationale, a déclenché une importante controverse.
Les auteurs du livre ont analysé dans leurs moindres détails les archives américaines, russes, anglaises, allemandes et japonaises.
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CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- "Autant de portraits de présidents en action, souvent épinglés pour leur cynisme, citations à l’appui; autant de moments épiques retenus par l’auteur, qui n’oublie pas qu’il est cinéaste : on est dans l’Histoire racontée par un scénariste. à ce récit passionné et passionnant." (Alain Frachon, Le Monde)
- "Oliver Stone n’est pas un historien comme Howard Zinn, mais un cinéaste contestataire qui remet en cause l’histoire américaine telle qu’elle est racontée dans les livres scolaires et dans les médias dominants. Il utilise un vaste matériel (interviews, images d’archives, photographies, films, enregistrements audio, cartes, graphiques) pour remettre en question la version officielle." (Serge Lefort, Monde en question)
EXTRAIT
Alors même que nous écrivons ce livre, le rideau tombe sur l’Empire américain. Le magnat de la presse Henry Luce ne croyait pas si bien dire lorsqu’il proclama dès 1941 – avant la défaite de l’Allemagne et du Japon, la découverte de la bombe atomique, le boom de la production américaine d’après-guerre, le développement d’Internet et la « victoire » de son pays à l’issue de la Guerre froide – que le vingtième siècle était le « siècle de l’Amérique ».
L’accession des États-Unis à l’hégémonie mondiale – la plus totale jamais connue – a été marquée par d’admirables réussites et de terribles déceptions. Ce sont ces dernières que nous nous proposons d’évoquer ici. Nous voulons mettre en lumière ce que les États-Unis ont fait de mal, convaincus que nous sommes qu’il est encore temps de réparer ces erreurs. Que penser en effet de l’orientation prise par la politique étrangère américaine quand notre pays s’est récemment trouvé en guerre avec trois pays musulmans et a lancé dans six autres des attaques de drones s’apparentant fort à des assassinats ciblés ? Pourquoi disposons-nous aux quatre coins de la planète de bases militaires dont le nombre, dit-on, atteindrait un millier ?