Marcel Arland (1899-1986) apparaît d’abord comme une personnalité influente de la vie littéraire française : révélé dès 1924 par un essai retentissant sur la jeune littérature (Sur un nouveau Mal du Siècle), prix Goncourt en 1929 avec L’Ordre, académicien (1968), Arland domine surtout l’histoire de La N.R.F., dont il fut le codirecteur pendant près de vingt-cinq ans. Aussi sa correspondance, qui révèle ses liens d’amitié avec de nombreux écrivains, est-elle un précieux document sur toute une période de notre littérature.
Auteur d’une dizaine d’ouvrages critiques et d’écrits sur l’art, Arland fut lui-même un romancier dans la plus pure tradition française, comme le montrent la transparence toute classique de son style, la poésie de ses paysages nostalgiques, son sens des situations tragiques, l’accent d’intimité de ses récits.
Pour autant, Arland n’est pas seulement cet écrivain attachant mais un peu académique qu’on voit trop souvent en lui. Les théoriciens de la nouvelle le désignent comme l’inventeur de la « nouvelle-instant », qui substitue à la narration un tableau où quelques touches suffisent à faire entrevoir les amertumes secrètes d’une vie. Quant à ses « derniers écrits intimes », ils renouvellent par leur liberté d’allure et leur violence pudique cette écriture du moi qui domine désormais la littérature contemporaine.
Ont participé à cet ouvrage : Bernard Alluin, Yves Baudelle, Mokhtar Chaoui, Martyn Cornick, Bruno Curatolo, Jean-Jacques Didier, Catherine Douzou, René Godenne, Monique Gosselin-Noat, Michel Guissard, Peter Ihring, Moncef Khemiri, Alain Mascarou, Georges Molinié, Paul Renard et Gianfranco Rubino.