Si le roman de Cesbron n'a rien perdu de son pouvoir émotionnel, bien que le problème des prêtres ouvriers ait changé d'éclairage, c'est qu'il jette une lumière impitoyable sur la misère dans les quartiers populaires. Marcel l'ivrogne qui bat son gosse, Ahmed le Nord-Africain indicateur de police, Suzanne la prostituée convertie. Tout un monde d'épuisement et de déchéance entoure Pierre, le successeur du père Bernard, et donne un sens à son sacrifice. Alors que Bernard a abandonné le combat, Pierre est décidé à le mener jour après jour tout en sachant qu'il n'aura jamais de fin. DansLes saints vont en enfer, Gilbert Cesbron reconstitue la vie d'un coin de banlieue industrielle : ses drames, ses souffrances, ses révoltes, avec la force mais aussi la tendresse qui caractérisent toute son œuvre.