Justicia est anima civitatis : les vingt-deux contributions rassemblées ici tentent de rendre aux villes une composante fondamentale de leur identité, l’exercice de la justice, tel qu’elles le revendiquent dès que le droit urbain prend corps à partir du XIIe siècle. De la Flandre à l’Italie du Nord et du Centre, la fameuse « Urban belt » de l’Europe ancienne a constitué le champ privilégié de cette recherche pour laquelle les historiens et les historiens du droit ont échangé leurs points de vue. Entre 1200 et 1500, des évolutions chronologiques parfois différenciées ont permis de cerner les transformations du droit écrit et le développement dynamique des nouvelles procédures. En favorisant le pénal, la question a été de comprendre quelles possibilités ont été offertes aux justiciables pour user de différents modes de résolution des conflits et comment les gouvernants des villes ont pu instituer des politiques judiciaires de type étatique. La justice est ainsi apparue comme un pan du lien politique et social des milieux urbains.