Le présent recueil est le résultat d’une réflexion d’ensemble qui, au départ, a porté sur la mémoire et le développement de la ville de Beyrouth. En 2009, à l’occasion du projet de création d’un musée de la mémoire de la ville de Beyrouth – « Beit Beirut » – par la Municipalité de Beyrouth, en partenariat avec la Ville de Paris, le Centre culturel français (devenu Institut français du Liban), et l’Institut français du Proche-Orient, avaient suscité la formation d’un comité scientifique composé de représentants des mondes de la recherche, de l’université et des praticiens de la ville au Liban. Il s’agissait d’orienter le projet vers une institution dont la vocation irait au-delà de celle d’un musée de l’histoire de la ville de Beyrouth. Ce lieu unique au Liban proposerait en effet la mise en place d’une plate-forme publique d’échanges et de débats, ouverte aux publics s’intéressant à la mémoire de la ville et à celle de la guerre, mais aussi à l’évolution de son espace urbain, à la connaissance des différents quartiers de la ville, aux manières de voir, de penser et d’investir l’espace public enfin, à travers les approches d’artistes, de chercheurs, de militants associatifs ou de professionnels engagés. Organisé par l’Institut français et l’Ifpo, le colloque qui a eu lieu pendant le Salon du Livre francophone de Beyrouth en 2011 a permis de développer une réflexion avec leurs partenaires libanais sur les relations entre Beyrouth et ses banlieues, en confrontant les expériences d’agglomérations urbaines françaises, dont Lyon et la région Île-de-France. Ont ainsi été mises en évidence leurs spécificités, la diversité des réponses apportées par les acteurs locaux, publics (municipaux ou étatiques) associatifs ou privés, aux défis de l’aménagement de l’espace, des problèmes de logement, de transport ou d’assainissement, mais aussi le dynamisme des habitants et le rôle des acteurs culturels. Plutôt que d’adopter d’emblée une posture supposant a priori une dualité centre-périphérie, et considérant les banlieues comme l’espace de l’identitaire, l’ouvrage insiste sur les logiques, les outils et les méthodes d’actions des acteurs (municipalités, associations, habitants, commerçants...), leurs innovations et leurs limites. Faisant le point sur les grandes tendances, les nouvelles problématiques, entre géographie, urbanisme, sociologie et science politique, il traire de la relation entre l’action publique locale et les nouvelles centralités, des pratiques culturelles...