Quand une guerre non désirée offre plus qu’espérée.
Depuis la guerre de Sept ans, la Russie de la grande Catherine II rêve en particulier d’étendre ses possessions territoriales vers les rives de la mer Noire toujours ottomanes. Mais pour autant, dans ce dernier tiers du XVIIIe, la Russie n’a nullement l’intention d’entrer en guerre avec son voisin ottoman. Dans l’instant, ce sont des troubles en Pologne qui accaparent l’attention russe depuis que l’autorité du roi Stanislas 1er est contestée par une partie de l’aristocratie polonaise. Malheureusement, parfois un acte isolé, comme le battement d’ailes d’un papillon, a de regrettables conséquences. Des cosaques ukrainiens à la solde de la Russie pillent sauvagement une ville ottomane. La Turquie de Mustafa III considère cette agression comme un casus belli et déclare la guerre à la Russie. Dans une guerre que personne n’a réellement souhaitée et préparée, la Russie va rapidement prendre l’ascendant. Même sur la mer où les forces ottomanes apparaissaient bien plus fortes, la victoire tend les bras aux Russes à l’image de la bataille de Tchesmé qui se tient en juillet 1770 en mer Égée non loin des rivages de l’île de Chios. Une escadre russe de 13 vaisseaux et quelques brûlots va anéantir une flotte ottomane forte de 24 vaisseaux et 13 galères ! Quatre années plus tard, la paix de Koutchouk-KaInardji mettra un terme à la guerre au bénéfice de la Russie.