À la barre du tribunal de Paris, au printemps 2021, les hauts gradés et les anciens ministres se succèdent, dont Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier. Les contradictions dans leurs déclarations épaississent le mystère sur ce qui s’est vraiment passé en Côte d’Ivoire en 2004.
Le 6 novembre de cette année-là, la base de l’armée française à Bouaké est bombardée par un avion des forces ivoiriennes. Neuf soldats y laissent la vie. En représailles, l'ensemble de l'aviation militaire du président Laurent Gbagbo est détruit. Une spirale infernale s’enclenche, menant à un quasi-Diên Biên Phu en terre africaine, à de nombreux morts et à l’exfiltration dans l'urgence de 8 000 Européens… Une blessure que la France post-coloniale de Jacques Chirac cherche immédiatement à dissimuler. Et que le procès par contumace des exécutants du bombardement meurtrier ne permet pas de soigner.
Thomas Hofnung, envoyé à l’époque sur place par Libération, nous livre une minutieuse enquête de vingt ans. Grâce à des liens privilégiés avec les protagonistes et au moyen d’un dispositif inédit, il dénoue les nombreuses ficelles du cold case de Bouaké, qui continue de hanter les mémoires et d’alimenter les soupçons, jusqu’au plus haut niveau de l’État…
Thomas Hofnung dirige le service « International » à La Croix, après avoir notamment suivi pour Libération les questions africaines et de défense. Il est l’auteur, chez Fayard, de Nos chers espions en Afrique (avec Antoine Glaser).