La mâchoire en fer sculpté d’un portail, la langue rouge d’une allée, l’ombre noire de sycomores enchevêtrés : dans les rêves d’Opale, la mystérieuse Starling House exerce une fascination lancinante. Comme si c’était pour elle que la demeure rayonnait de sa lumière ambrée, frémissante dans la nuit brumeuse.
C’est pourtant un domaine interdit dont on ne sait rien, et qui tient chaque habitant de la petite ville d’Eden à distance. Mais Opale, sans mère ni vrai foyer, sans avenir ni mémoire, n’est plus à une transgression près, surtout s’il suffit de quelques gouttes de son sang pour que le portail s’ouvre. Surtout s’il suffit d’écouter des histoires pour que des secrets inavouables se déploient, aussi ténébreux que ses cauchemars à elle.
Entrez si vous l’osez.
Alix E. Harrow (Les Dix Mille Portes de January, Le Temps des sorcières) nous régale d’un nouveau tour de force. Sous le couvert d’une réécriture gothique de La Belle et la Bête, elle tresse le récit d’une âpre histoire familiale et sociale, qui est aussi un plaidoyer pour la vérité et la magie créative de la littérature. Magistral.