C'était pendant l'hiver précédent que le prince Otchakoff avait fait son
apparition dans le monde parisien, et en quelques mois, par ses gains ou
ses pertes, surtout par le sang-froid imperturbable et le sourire dédaigneux
avec lesquels il acceptait une culotte de cinq cent mille francs, il s'était
conquis une réputation tapageuse qui avait failli donner la jaunisse au
prince Savine, habitué depuis de longues années à se considérer
orgueilleusement comme le seul Russe digne d'occuper la badauderie
parisienne.