« Le cœur lui battait, en descendant la passerelle, sa cantine à l’épaule. Il reconnut l’accent chantonnant des dockers, aperçut au loin les remparts du Vieux-Port, Notre-Dame de la Garde. Il était d’ici, presque d’ici, plus ému qu’il n’aurait imaginé. Grâce à Dieu, il était vivant. »
Le 27 avril 1962, Eddie Poujol débarque du Sidi-Ferruch qui sent le vomi et les larmes. Il n’a pas vingt ans, voilà deux ans et demi qu’il fait la guerre en Algérie. Il rentre au pays et personne ne l’attend. Sa mère n’est plus, son père l’a poussé à partir, son frère cadet le jalouse en secret.
Sur le bateau éprouvé par la tempête, il a prononcé un vœu. Dans le train-couchettes Marseille-Paris, où il est monté sans billet, il rencontre Agnès, et la demande en mariage au cours de la nuit.
Son père le hante, son passé d’enfant maudit le poursuit à Paris, sa jeunesse brisée lui colle à la peau.
On veut une vie normale, retrouver sa famille, et voilà qu’on est rattrapé par la méduse noire.