Emmanuel Macron est le plus jeune président de la Ve République que la France s’est donné, Gabriel Attal son plus jeune Premier ministre. Mais, Parole d’évangile, « on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ». L’Ecclésiaste nous avertit aussi : « Malheur à la ville dont le Prince est un enfant ». Nous y sommes. Et même au carré ! Un nouveau pamphlet ? Non. Une démonstration de sociologie historique et comparée du politique. Certes, l’auteur prend pour focale la personne et la politique d’Emmanuel Macron. Mais il s’attache à dégager les logiques de situation dont ce dernier est le jouet consentant, à les replacer sous l’éclairage de l’historicité propre de la société politique française, et à la comparer avec d’autres situations, passées ou présentes.
La France se pique d’universalité. En l’occurrence celle-ci prend surtout la forme de son ralliement à un mouvement de fond global, souvent qualifié d’« illibéral » ou, plus justement, de « libéral-autoritaire », de « national-libéral », qui parcourt la planète. A son corps défendant, Emmanuel Macron est en passe d’enclencher une révolution conservatrice à la française à force de dévitaliser les corps intermédiaires, de donner des gages à l’extrême-droite identitariste, d’adopter un ton belliqueux. « Nous ne céderons rien », répète-t-il à tout propos. Au risque de devoir céder l’élysée à Marine Le Pen.