Jeune orpheline, Baya aime dessiner des robes inspirées des magazines de mode qu'elle trouve dans la ferme algérienne où elle travaille avec sa grand-mère. Trois ans plus tard, en novembre 1947 – à la veille de ses seize ans –, elle assiste au vernissage de sa première exposition à la galerie Maeght, à Paris, entourée des plus grands intellectuels et artistes de l'époque.
Dans une France qui se remet à peine de l'occupation nazie, le statut de l'Algérie divise violemment l'Assemblée nationale depuis un massacre dans l'Est algérien qui fait honte à la France. Baya, qui incarne dans ce tumulte une figure de l'espoir, se voit confier une délicate mission diplomatique. Présent au vernissage, Camus verra en elle " une princesse parmi les barbares ".
Dans ce récit, Alice Kaplan dévoile les rouages du destin extraordinaire de Baya : vouée au statut de bonne à tout faire dans l'Algérie coloniale, l'adolescente sera propulsée au rang de célébrité ; toujours inattendue, éblouissante, elle inspire aujourd'hui encore de nombreux artistes