Dans ce livre qui nous invite à réfléchir au féminisme à partir de l’observation de nos expériences quotidiennes, Sara Ahmed puise au cœur de sa propre histoire de lesbienne racisée pour explorer les origines du féminisme dans la vie d’une personne qui s’y identifie, et ses conséquences. Pour elle, ce que l’on considère ordinairement comme « le bonheur » suppose l’adhésion à des normes sociales hétéro-patriarcales, capitalistes et racistes, et elle déconstruit, brique à brique, le mythe voulant qu’un système créé pour quelques personnes privilégiées puisse rendre tout le monde heureux. « Vivre en féministe », c’est donc accepter d’être rabat-joie. Non pas demander des droits poliment, mais accepter l’inconfort de la contestation et opérer des ruptures. S’appuyant sur l’héritage des recherches menées par les féministes racisées, Sara Ahmed propose « un appel aux armes tout à fait éblouissant de vivacité, de colère et d’urgence » (Emma Rees), « une éthique féministe pour une politique radicale » (Mahvish Ahmad). Livre-volcan où l’autrice donne libre cours à la langue incandescente de la rabat-joie féministe, méditation poétique et personnelle aux connotations révolutionnaires, Vivre en féministe forge des outils pour survivre à l’expérience traumatisante du racisme et du sexisme.
