« Appelle-moi Ange ou Angelotti, comme tu préfères. » L’autre essaie de sourire. « Moi, c’est P’tit Louis. Tout le monde m’appelle comme ça. Même mes bourreaux... » Ange et P’tit Louis sentent qu’ils se ressemblent. Un même désir de vivre. Une même volonté́ de ne pas abdiquer devant les pourris, les corrompus, les lâches. Cette secrète harmonie les réunit, sans un mot, et la nuit s’écoule. Sept Juifs et deux résistants raflés par la milice de Paul Touvier attendent la mort dans un placard au siège de la milice à Lyon. Parmi eux, un homme chante Tosca, l’opéra de Puccini, l’air de celui qui va mourir à l’aube. Avec ce court roman, implacable et troublant, Murielle Szac nous livre un huis clos sur le fil du rasoir entre résistance et liberté. Un texte édifiant sur l’antisémitisme de la milice française en 1944 qui résonne fortement aujourd’hui.