En prenant comme prétexte la crainte très contemporaine que le livre disparaisse en raison des transformations techniques, l’auteur montre plutôt comment notre époque permet, de façon surprenante, de renouveler des esthétiques et des pratiques que rendent possibles ces mêmes transformations. Ce renouveau prend de front l’opposition entre le livre et l’écran et, de façon plus large, les tensions entre la culture du livre et la culture numérique ou celle de l’écran. D’un côté, on teste les limites du livre en le malmenant de toutes parts : il devient un matériau pour collages, découpages, coloriages et écritures, une forme investie sur le plan symbolique. De l’autre, on explore les possibilités de l’écran à soutenir des projets à caractère littéraire, mais hors du livre : des fictions délocalisées, des oeuvres hypermédia, des profils de fiction créés et animés sur les réseaux sociaux, de même que des textes générés artificiellement. L’auteur brosse ainsi le portrait d’une littérature préoccupée par ses fondements mêmes et soucieuse d’imaginer de nouvelles avenues éditoriales à travers un éventail de projets littéraires et artistiques rarement réunis dans un seul essai.