L’ombre de La Fontaine s’étend si démesurément sur les fables qu’elle a objectivement barré, en amont et en aval, leur horizon critique. Les études réunies dans ce volume, qui constituent les actes d’un colloque tenu à Paris en 2007, explorent l’avant du recueil qui a transfiguré l’apologue et l’a en même temps épuisé : la floraison de recueils qui a préparé au XVIIe siècle l’éclosion du chef-d'oeuvre du genre ésopique, les fabliers humanistes qui les ont précédés et plus avant encore au Moyen Âge les Isopets. Le nom même des premières collections de fables en français souligne leur dette envers les collections gréco-latines dont elles sont lointainement tirées. On trouvera aussi un bilan et un prolongement des travaux importants publiés sur la fable grecque au cours des dernières années, et plus encore sur le domaine latin, décisif pour la naissance du genre ésopique en français : les recueils « classiques » de Phèdre et d’Avianus, ainsi que le champ, plus vaste et plus méconnu, des apologues médio-latins.