Depuis leur sortie du quartier, Barnavaux et tous les autres, six en nombre, rengagés à nouveau dans l’infanterie coloniale et venant de toucher leur prime, avaient déjà bu plus que leur plein chez les mercantis de Hanoï. Mais ils savaient porter ça, il n’y paraissait guère. Même le dîner qu’ils firent chez Lecointe, au café-restaurant qui fait le coin, près de l’échoppe d’A-Pik, le bottier chinois, acheva de leur remettre les jambes d’aplomb. Leurs têtes seules déliraient un peu. Un des six, je crois que c’était Pouldu, proposa, quand on eut pris le café :
— Faut aller finir la soirée chez madame Ti-Ka.
Barnavaux approuva, d’un signe de tête. Mais il n’aimait pas que l’imagination des camarades ne lui laissât rien à inventer. Il ajouta :
— Un jour comme aujourd’hui, faut y aller à cheval. C’est plus glorieux.