David Crockett a existé, c’est un personnage bien réel fait de sang, de chair et d’os. Il n’est pas né de l’imagination débridée d’un romancier dont l’esprit s’évadait vers la mythique Frontière.
C’est un homme éloigné de toute envolée lyrique ou prétentions philosophiques, il incarne la liberté pour autant que celle-ci puisse exister pour l’homme, sauf à choisir librement ses propres servitudes.
John Abbott nous prévient, Crockett n’est pas exemplaire, il est capable de faire preuve de force comme de faiblesse, ce n’est pas un saint et tant mieux pour nous car cela nous le rend proche. C’est un homme qui vit en accord avec lui-même, en cela il atteint une forme de sainteté. C’est un homme sans prétention, ce qui ne l’empêche pas de faire preuve d’ambition, une ambition qui ne l’aveuglera jamais. La plupart des gens s’attachent à lui car ils sentent qu’ils ont affaire à un homme bon et courageux. C’est ce que l’on ressent à la lecture de cet ouvrage, ceci le rend d’autant plus attachant.
L’attitude de Crockett vis-à-vis des Indiens est intéressante en ce sens qu’elle pourrait paraître moderne, proche de la compassion actuelle ressentie pour les peuples opprimés. À mon avis cela serait une erreur de faire une telle comparaison. Cette attitude découle plutôt du fait que ses conditions de vie n’étaient pas si éloignées de celle des Peaux-Rouges, et comme c’était un homme profondément honnête il ne pouvait approuver le traitement qui allait leur être réservé.
Alors Crockett était-il un homme moderne ? Non, c’était un homme de son temps qui portait en lui une forme d’éternité.